Réaction suite à l’incendie de N.D. de Paris
Je me suis sentie comme tous atterrée et impuissante en voyant brûler N.-Dame de Paris en direct à la télévision… Quelle désolation ! Un travail de titan au Moyen-Age qu'on ne saurait plus faire, par manque de Foi, et tant de siècles riches de nos racines chrétiennes partis en fumée sous nos yeux... La chute de la flèche en feu restera gravée en moi et beaucoup d’autres… Comme le symbole d’un monde qui s’écroule, de la Foi qui vacille et de l'apostasie en France aujourd’hui…
Mais ce ne sont finalement que des pierres et du bois... Si beaux soient-ils. «Tout passe... », disait Ste Thérèse d’Avila.
Par contre, les pierres vivantes de l'Eglise, si meurtrie soit-elle par la grave crise qu’elle traverse (abus de pouvoir, sexuels…), demeurent. Nous pouvons et nous devons rester confiants car Dieu se sert de tout pour notre bien, même du mal ! De plus Il aime déployer Sa Puissance (d’amour) dans ce qui est faible… à condition que l’on se tourne vers Lui, convaincu que sans Son Esprit-Saint, on ne peut pas grand-chose. Cela est plein d’Espérance pour notre Eglise, tant aimée de Dieu malgré les péchés qui l’entachent. Les chrétiens ont eu d’ailleurs un sursaut de Foi - rendons grâce à Dieu !- lors de la Semaine Sainte.
Il a fallu que nous risquions de perdre totalement N.D. de Paris pour nous rendre compte, avec l’ensemble des Français – croyants et incroyants unis par l’émotion – de l’importance qu’elle représentait par sa beauté, son histoire et une Foi ancestrale et commune qui la faisait s’élever vers le ciel avec fierté. Comme quoi elle est ancrée dans notre inconscient collectif. Car les Français, très fracturés à l’heure où le Président devait s’adresser à eux, ont été bouleversés en voyant le coeur de Paris et de la France défiguré. Espérons et surtout prions pour que cela les amène tous à réfléchir sur la richesse inestimable de leur patrimoine, lié à leurs racines spirituelles, chrétiennes. Qu’ils arrivent à dépasser la dimension culturelle de l’admirable édifice qu’ils pleurent en se réouvrant à la transcendance... Car qui n’a pas poussé la porte de N.-D. de Paris et n’a pas été saisi par la grandeur et la beauté qui se dégageaient de ce lieu, qui n’y pas trouvé un havre de paix et de silence propice au recueillement et à la rencontre de Dieu dans un monde où tout est bruit (même l’image) ?
Ce drame qui vient de toucher Français et catholiques (et plus encore) fait appel à notre âme de bâtisseurs. Reconstruire l'église en pierre, oui (dans son allure d’origine…). Et quel vrai réconfort de voir toutes ces propositions généreuses de dons ! Mais N.-Dame a été bâtie par des gens qui lui donnaient du sens.
Il s'agit d'abord et surtout de rebâtir l’Eglise et l'âme de la France, et donc de prier pour que la Foi qui s'effrite complètement dans notre pays revienne à l'occasion de cet électrochoc... Creusons notre Foi ou notre manque de Foi à l’occasion de ce drame. Prions N.D. du Pilier restée debout dans N.-Dame auprès de l’autel et de la croix, étincelante : qu’elle augmente notre Foi ! Et supplions le Seigneur afin que le feu de Son Esprit-Saint purifie et fortifie les pierres vivantes que nous sommes. Que l’Esprit de Pentecôte (qui approche) nous embrase et rayonne à travers nous sur la France ! Il est temps : dans le récit de Son entrée à Jérusalem qui débute la Messe des Rameaux, le Seigneur ne nous a-t-Il pas dit en s’adressant aux pharisiens qui Lui demandaient de réprimander la foule de Ses disciples qui Le louaient : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. » Le Lundi Saint 15 Avril 2019 en fin d’après-midi, les pierres ont crié…
Le Seigneur attend de nous, Son Eglise, une vraie conversion : vu le contexte actuel où
son image est très discréditée, notre façon de vivre aujourd’hui devient essentielle ; notre religion - et c’est une chance - est une religion de l’incarnation : il s’agit avant tout pour nous, comme dit M. Zundel, de « communiquer une Présence », de « vivre Quelqu’un » : le Christ. C’est ainsi que nous L’annoncerons à notre pays, en un monde qui a perdu ses repères et qui cherche (sans toujours le savoir) la Vérité. C’est un véritable combat spirituel que nous, chrétiens - qui sommes « dans le monde sans être du monde » (Epître à Diognète) - avons à mener.
Tournons-nous vers l’Esprit-Saint dans la prière – à l’exemple de nos enfants religieux(ses) et avec eux - pour qu’Il nous donne les grâces dont nous avons besoin en cette période nécessaire de transition, purification… Mais le Seigneur qui aime son petit troupeau saura transfigurer sa faiblesse et rendre ses efforts féconds. Courage ! Faisons-Lui confiance.
Une mère de carmélite
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